Collection(s) : Questions contemporaines
Paru le 28/11/2016 | Broché 238 pages
Public motivé
La société rurbaine aux États-Unis et en France
ou le mythe de la démocratie associative
Depuis le milieu du XXe siècle, les agglomérations urbaines des États-Unis et d'Europe sont soumises à d'importantes mutations, parmi lesquelles figure le développement de territoires « rurbains » produits par l'extension de la ville dans l'espace rural.
L'apologie de cette « rurbanité », comme nouveau berceau de l'american way of life ou d'une « société du pavillon » à la française, repose notamment sur le fourmillement d'associations que l'on y constate et qui permettrait aux habitants de participer avec intensité à une vie locale humanisée et de forger une sociabilité inconnue aux centres anciens des métropoles.
La réalité est tout autre : dans les collectivités péri-urbaines américaines et françaises, les associations se sont substituées aux anciens réseaux de notables ruraux. Si, par effet d'illusion, l'on a pu voir dans cette vie associative un facteur d'enrichissement de la démocratie locale, elle participe en fait à la structuration du pouvoir et à la légitimation de nouvelles élites.
Traditionnel aux États-Unis, plus récent en France, le développement du tissu associatif appartient, en ce sens, à une stratégie du pouvoir sur la ville, dont la capacité d'illusion démocratique masque la fonction réelle.
Philippe Dressayre, docteur d'État en sciences politiques, est reconnu comme l'un des experts du management public en France. Co-fondateur du cabinet-conseil Pupblic DG, il est l'auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages sur le pouvoir local aux États-Unis et en France et sur la gestion des collectivités territoriales. Il enseigne notamment à l'Institut national des études territoriales.