La théologie politique de Pierre de Bérulle, 1598-1629

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 472 pages
Poids : 600 g
Dimensions : 14cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782866004750

La théologie politique de Pierre de Bérulle, 1598-1629

de

chez Publisud

Collection(s) : La France au fil des siècles

Paru le | Broché 472 pages

Public motivé

25.00 Indisponible

préface Robert Descimon


Quatrième de couverture

"O Suprême Unité, que vous êtes aimable et admirable en la Divinité et au plus divin de ses œuvres ! Que vous êtes adorable, puisque Dieu même emploie, à votre honneur, l'unité de son Verbe en deux natures associées, et l'emploie pour jamais, comme vous êtes éternelle et pour un jamais ! Que les mortels sont coupables de vous considérer si peu, de vous conserver si peu, et de vous violer si librement dans vos œuvres, ne considérant pas que Dieu est unité, fait pour l'unité et fait tout aussi par l'unité même ! [...] Et des esprits audacieux, par de faibles raisons et par de fortes passions, rompent si librement l'unité des esprits en la foi, par hérésies, et l'unité des cœurs en l'obéissance, par rébellion !"

"Reconnaissons donc que nous sommes comme un esclave sans valeur. Qui dit esclave dit propriété du maître ; tout ce qu'il acquiert, il l'acquiert pour son maître. De la même façon, appartenons au Seigneur et faisons tout pour son honneur. Puisse-t-il y avoir cette seule différence entre un esclave et nous : celle de nous livrer à lui pour un perpétuel hommage en toute liberté et par amour. Cest de cette façon que nous serons des esclaves bien plus agréables à Dieu"

Cette "rhétorique divine" montre l'abîme qui sépare la pensée du cardinal Pierre de Bérulle des valeurs de notre époque magnifiant la pluralité et la liberté. L'idée même de dogme tend à être niée, tandis que la religion reste "pour mémoire", selon la belle expression de Danièle Hervieu-Léger. Mais ce constat ne doit pas fermer la compréhension d'une œuvre théologique (et "littéraire") qui compte parmi les plus fortes du XVIIe siècle. Il doit au contraire attirer l'attention sur les blessures que l'histoire, sinon la vie, avait infligées à Bérulle, comme aux autres dévots, après la dissipation de l'illusion ligueuse. L'écriture de Bérulle est l'expression d'une douleur. Le livre du Père Stéphane-Marie Morgain nous introduit à cette théologie exigeante en déplaçant l'accent autrefois porté sur la spiritualité vers la théologie politique. Il y a dans ce renversement une prise en compte de l'évolution historique même : avec Bérulle, en se détachant des enseignements du confesseur jésuite d'Henri III Emond Auger, les dévots misèrent sur l'obéissance plutôt que sur la pénitence dans la lutte contre l'hérésie que seul le roi pouvait réduire. Unité, donc et servitude... Pour recouvrer l'unité, il fallait librement accepter la servitude. C'est autour de ces deux concepts (et fantasmes ?) qu'il est tentant de présenter la rigoureuse démarche que Stéphane-Marie Morgain applique à la rigoureuse théologie de Bérulle, introducteur des carmélites et fondateur de l'Oratoire (Préface).

Biographie

Stéphane-Marie Morgain, carme déchaux, enseigne l'Histoire de l'Eglise moderne à la faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris. Il est l'auteur, entre autres, de Pierre de Bérulle et les Carmélites de France. Histoire d'une querelle (1583-1623), Paris : Cerf-Histoire, 1995 et de Notes et Entretiens. Ordonnances des visites canoniques, dans Pierre de Bérulle. Œuvres Complètes, vol. 5, Paris : Cerf-Oratoire de France, 1997.