Collection(s) : Rediviva
Paru le 12/11/2016 | Broché 43 pages
Tout public
Cette modeste étude conservera peut-être le souvenir d'un monument disparu, oublié après les soixante-dix années écoulées depuis sa démolition. Et comme le recul embellit tout, volontiers nous imaginons quelque fleur agreste piquant sa couleur vive sur la masse sombre et trapue ; volontiers donc nous redisons ces vers d'un poète lorrain saluant la tour de l'Horloge île sa ville natale :
Et comme s'il voulait parfois se mettre en frais
Et piquer galamment fleur à sa boutonnière,
Il laisse par les trous de ses flancs balàfrés,
La giroflée ouvrir sa gerbe pritannière,
Pourtant dans ses pans verts son vieux coeur bat toujours
Les aiguilles de fer font, sur sa grande horloge,
Avec une lenteur- impassible, leurs tours
Que d'un coup d'oeil hâtif le passant interroge ;
Sa cloche au point du jour donne à chacun l'éveil
Et fait, en plein midi, grouiller la fourmilière ;
Le soir son couvre-feu nous invite au sommeil
Par les doux tintements de sa voix familière ;
Et quand l'ombre plus dense enveloppe sans bruit,
Comme pour l'assoupir, la vieille tour amie,
Son gros oeil lumineux grand ouvert dans la nuit
Veille amoureusement sur la ville endormie (1).