Collection(s) : Persika
Paru le 01/01/2006 | Broché 475 pages
Professionnels
sous la direction de Pierre Briant, Francis Joannès
Même si, pendant trop longtemps, les spécialistes du Moyen-Orient ancien n'ont pas accordé une attention prioritaire à des périodes qualifiées traditionnellement de « tardives », la problématique du continuity and change entre l'empire achéménide et les royaumes hellénistiques a une déjà longue histoire. La discussion sur le passage de l'achéménide à l'hellénistique a pris un nouvel essor et une signification neuve à partir du moment où l'on a mis en commun documents et réflexions. Lors du Colloque de Paris en 2004, l'espace-temps défini - deux décennies avant et après Alexandre - correspond à la chronologie de plusieurs corpus, qui ne s'arrêtent ni ne commencent brutalement avec la conquête d'Alexandre, qu'il s'agisse de l'Égypte, de l'Idumée, de la Babylonie ou encore de la Bactriane ; par ailleurs, vingt ans environ après la disparition d'Alexandre, on peut entrevoir à la fois les traces des héritages achéménides, et la mise en place des innovations, adaptations et bricolages introduits par la main-mise des Grecs et des Macédoniens sur les appareils d'État. Le choix d'une telle périodisation présente un autre avantage, très substantiel, c'est d'inscrire les conquêtes d'Alexandre dans un contexte plus vaste, et certainement plus susceptible d'en éclairer le sens et les implications.
Au total, le choix d'une période d'un demi-siècle, 350-300, est à même de permettre de définir et de caractériser la « transition », terme qui exprime à la fois un constat de départ, ou une hypothèse de travail, et un programme de recherches. Telle qu'elle est conduite ici à travers une approche régionale, même sous une forme non exhaustive, l'évaluation globale de cette période historique charnière devrait contribuer à illustrer et à démontrer tout l'intérêt des approches multiples et des échanges entre spécialistes cherchant à échapper au cloisonnement de leurs disciplines.