Paru le 20/05/2021 | Broché 304 pages
Public motivé
préface de Gérard Dédéyan
De 1914 à 1924, des communautés chrétiennes de l'Empire ottoman ont été détruites. Ces chrétientés orientales, pour certaines nées des schismes du Ve siècle, s'étaient maintenues dans leur diversité pendant la période ottomane dans un empire multiethnique et pluriconfessionnel. Nestoriens, chaldéens (également appelés assyro-chaldéens), syriaques et Grecs, disparaissent, les uns au cours du génocide des Arméniens (avril 1915-décembre 1915) et jusqu'en 1918, les autres dans un contexte différent, comme les communautés grecques dont la destruction s'étend de 1914 à 1924.
Le responsable de cette destruction est le nationalisme turc. Exprimé sous la forme d'un turquisme, voire d'un panturquisme et d'un pantouranisme chez les Jeunes Turcs du Comité Union et Progrès, ou d'un turquisme moins conquérant dans le mouvement kémaliste de 1919 à 1924, il obtient le même résultat : un nettoyage ethnique et religieux qui exclut les chrétiens d'une Turquie où les musulmans sont, dans l'esprit de ces idéologues, les seuls à même d'adhérer à un projet national turc.
Ce livre explore avec rigueur les différentes modalités de la disparition des chrétiens d'Anatolie, à partir d'une abondante documentation complétée par la récente publication des Archives du Vatican.
Yves Terrnon, docteur en histoire (Paris IV Sorbonne), HDR (Montpellier III), étudie depuis cinquante ans, dans une approche comparée, les génocides et meurtres de masse du XXe siècle. Ses principaux ouvrages sont : Les Arméniens. Histoire d'un génocide (Seuil 1977 et 1995) ; L'État criminel. Les génocides au XXe siècle (Seuil 1995) ; Mardin 1915 (Geuthner 2007) ; Génocide, anatomie d'un crime (Armand Colin 2016).