Collection(s) : Les vies imaginaires
Paru le 03/06/2021 | Broché 186 pages
traduit de l'allemand par Marie-Thérèse Kieffer | préface de Gérard Pfister
« Fait du bon travail, note Zweig dans son Journal de janvier 1913, de petites choses malheureusement, du genre essai, alors que j'aspire à la création poétique. » Toute sa vie Zweig s'est rêvé poète, comme à Vienne ses deux premiers modèles, Hofmannsthal et Rilke. Il a publié dans ce domaine trois livres, en 1901, 1906 et 1924 et jusqu'à la fin de sa vie, n'a cessé d'écrire des poèmes.
« Je crois, écrit-il en 1925 à son ami le peintre Frans Masereel, que le succès gâte la vie et le caractère et que la vraie vie est celle qui reste anonyme. » Et à son ami Victor Fleischer en 1930 : « J'ai l'impression d'être un chasseur qui en réalité est végétarien, et à qui le gibier qu'il doit tuer ne procure aucune joie. » Comme le Swann de Proust a consumé sa vie pour une femme qui n'était pas son genre, Zweig est ce chasseur végétarien qui n'a cessé de poursuivre le succès dans des formes littéraires qui n'étaient pas « son genre », lui qui avait, depuis toujours, cette certitude : « On n'aime rien tant que ses poèmes. »