Collection(s) : Révolutions et romantismes
Paru le 01/01/2001 | Broché 416 pages
Etudiants
L'âge classique de la culture française a honoré la voix, qu'elle fût chantée (du Lamento d'Ariane dont le dramatisme baroque a été exalté par Nella Anfuso, à l'air de La Reine de la Nuit, moment de vérité pour toute soprane de tout lieu et de tout temps), déclamée (malgré son goût pour la pantomime, Diderot en a dit les effets bouleversants au théâtre) ou enfin parlée (corps vibrant du mot dans la conversation ou séduction dominatrice dans l'éloquence). Elle restait toutefois marginale dans l'univers de l'écriture qui fut déclarée «supplément dangereux» par J.-J. Rousseau. La tradition philosophique fait de la voix la vérité vive de l'Ecriture. La modernité (Derrida) révisa ce statut. La littérature française de 1713 à 1875 ne posa-t-elle plutôt la voix comme l'une de ses questions ?