Laissez respirer la terre

Laissez respirer la terre

Oui, je pars en exil.
De bon gré, avec mon dénuement et les raisons de ma peur: je pars en exil...,
exil que je déteste et crains tout autant que j'en attends la clémence.
Je pars dans l'obscur.
(...)
Beaucoup de choses me manqueront.
Par exemple : les fleurs toutes sages de chez moi
qui périront de désespoir, de froideur, de la soif d'amitié et de bonté dont souffre toute faible créature.

Nazîh Abou Afach est un des poètes syriens contemporains les plus représentatifs de sa génération : son écriture en perpétuel renouvellement est caractéristique d'une grande liberté stylistique et d'esprit. Ce recueil, le troisième que nous avons le plaisir de publier, rassemble des poèmes extraits d'un ensemble de près de 450 textes encore inédits dont la rédaction débute en février 2011 et qui constitue, sous le titre Printemps des funérailles ce que l'auteur appelle un « jounal inachevé », marqué bien évidemment par les dramatiques événements qui secouent la Syrie.