Paru le 24/11/2007 | Broché 174 pages
Public motivé
Préoccupation constante des survivants de la déportation, l'acte de mémoire est à la souche même de la réflexion des historiens et des écrivains-témoins, au lendemain de la libération des camps. A l'exigence du témoignage devait répondre la quête des moyens d'expression propres à transmettre une expérience qu'il n'avait été donné jusqu'alors à aucun être de subir.
L'objet de ce travail n'est pas tant de revenir sur les notions de «non-dit» et d'«indicible», mais d'essayer à partir de certaines oeuvres de cerner les contours d'un langage, d'une expressivité constituant chez leurs auteurs une tentative de dépasser les frontières de l'incommunicable. Non pas par une étude des procédés stylistiques ou rhétoriques, mais par un examen de sens et une recherche de la compréhension des états de conscience des rescapés, au lendemain de la tourmente. Suivre le fil de certains thèmes récurrents dans les oeuvres, nous aidera peut-être à sonder, ne serait-ce que très partiellement, la mosaïque complexe des comportements du survivant, et à entrouvrir une fenêtre sur un projet d'éclaircissement de la nature humaine confrontée à un tragique sans limites.
Joë Friedemann, enseignant au Département de Français de l'Université Hébraïque de Jérusalem, s'est spécialisé, notamment, dans les domaines afférents à la «littérature de la Shoah». Il a publié, précédemment, Le Rire dans l'univers tragique d'Elie Wiesel (Librairie A.-G. Nizet, 1981).