Collection(s) : Cahiers du RAPT
Paru le 15/12/2009 | Broché 74 pages
Professionnels
Le neuvième Cahier du R.A.P.T. propose quelques études réunies autour de la problématique de «l'identité», dans ses différents aspects philosophiques, psycholinguistiques, sémiotiques, anthropologiques et culturels. De telles réflexions, nées à l'occasion d'une récente Journée d'Étude à l'Université de Bologne, s'inscrivent dans la lignée des précédentes publications du groupe international de recherche. Elles concernent la question souvent mal circonscrite des limites et des droits de la pensée, du dit et du Dire, de la proximité du Même et de l'Autre dans l'important débat contemporain sur les langues, les cultures et les traductions.
Le volume recueille les réflexions novatrices de Giuseppe Mininni (ISAPL, International Society of Applied Psycholinguistics, Université de Bari) sur l'impact psycholinguistique et sémiologique des traductions de la métaphore et sur les «mouvements» de pensée présents dans «l'entre-sens» dialogique du texte. L'article de Osman Senemoglu (Université Galatasaray, Istanbul, Turquie) illustre la valeur anthropologique, sociale et linguistique de la création d'une jeune langue turque pendant les années de la «République» d'Atatürk, révolution culturelle fondatrice dont l'Europe a sans aucun doute sous-estimé la portée. L'éminent traducteur turc Berke Vardar contribua alors à la naissance et au développement d'une culture et d'une langue renouvelée au sein des langues alphabétiques européennes. Antonio Lavieri (Université de Palerme et ISIT, Paris) propose de situer les pratiques du traduire dans le champ global des activités socio-symboliques, alliant aux différents points de vue théoriques sur la traduction, l'analyse d'un «imaginaire du traduire» tel que véritable ré-élaboration épistémologique du texte. L'étude de Lorella Sini (Université de Pise) nous invite à la lecture du voyage fantasmé d'un pseudo-guide touristique dans les contrées de la «Molvanie», improbable pays de l'Europe de l'Est. Lorella Sini met ainsi en lumière comment sont élaborées certaines projections, fruits de peurs ancestrales et de tentations inavouables, lorsqu'on refoule l'approche de l'Autre-étranger, et que l'on masque l'aversion par une ironie qui désacralise les relations humaines, inter-linguistiques et interculturelles.