Paru le 23/10/2006 | Broché 95 pages
Tout public
illustrations et calligraphies Colette Ottmann
«Dans ses visages peints, dans les voiles qui dénudent les corps plus qu'ils ne les masquent, vous pressentez un frère - comme toute vision qui prononce l'amour. Vous embrasser, pour vous connaître ? Vous n'avez qu'à regarder les pieds qu'il enserre de résilles d'or, les fleurs qu'il fait jaillir des lèvres décloses - les tentations qu'il déjoue sont les vôtres, les forêts qu'il a ouvertes sont vos rêves, les corps qu'il étreint, vous les avez habités.
Est-ce qu'au premier regard vous n'avez pas su, (...) qu'il aimait les nuits de jasmins, les matins d'heures sans hâte, les soirées poudrées de lune, qu'il désirait plus que toute merveille approchée, s'unir à lui-même, réconcilier la gravité et l'allégresse, la saveur et la prière, l'ardeur et le renoncement, le don et la contemplation, qu'il aimait le basilic sur les pâtes fraîches et après une saveur si pénétrante, si libre que d'insaisissable, elle devenait une part d'être-là sans définition possible, qu'il demeurait longtemps, tout écart aboli, entre le bronze d'un coeur et la perle d'une âme, à noyer ses yeux dans une soie turquoise.» O. A.