Paru le 02/09/2005 | Broché 52 pages
A partir de 6 ans
gravures sur bois d'Olivier Besson | traduit de l'anglais par Pierre Leyris
«Dans le jour blême, les visages des hommes devaient être gris. Leurs yeux devaient avoir d'étranges lueurs tandis qu'ils regardaient fixement vers l'arrière. Vue d'un balcon, toute la scène aurait sans doute été bizarrement pittoresque. Mais les hommes du bateau n'avaient pas le temps de la voir, et quand bien même ils auraient eu du loisir, il y avait d'autres choses pour leur occuper l'esprit. Le soleil oscillant montait avec régularité dans le ciel et ils surent qu'il faisait grand jour parce que la couleur de la mer passa de l'ardoise à un vert émeraude strié de lueurs d'ambre et que l'écume fut comme une avalanche de neige. Ils ignoraient le comment de la naissance du jour; conscients seulement de son effet sur la couleur des vagues qui roulaient vers eux.»
Le commodore fait naufrage.
Le capitaine, le coq, le graisseur et le correspondant se retrouvent sur un canot de sauvetage. Leur coquille de noix est en proie aux éléments, mais aussi à la peur, à la frustration d'un espoir sans cesse reporté. Pourtant, sans résignation ni panique, ils restent fraternels, déterminés et sereins.
Stephen Crane
est né en 1871 à Newark, New Jersey. Poète et critique, reconnu par ses contemporains comme un écrivain réaliste et singulier, il mène de front ses activités littéraires et journalistiques. En 1896, envoyé par le New York Press comme correspondant à Cuba pour couvrir la guerre contre les Espagnols, il fait naufrage, événement qui lui inspire Le Bateau ouvert. Il meurt de la tuberculose à 28 ans à Badenweiler, en Forêt-Noire.