Paru le 01/01/1987 | Broché 277 pages
La consommation médicale ne cesse de croître. Elle augmente nettement plus vite que la moyenne de la consommation des ménages et nettement plus vite que le Produit Intérieur Brut. C'est le signe que la santé, le besoin de santé, tient une place de plus en plus importante dans la vie des Français. Et des autres. Car cette évolution n'est pas propre à la France. Mais si elle croît, la consommation médicale n'augmente pas pour autant de façon semblable dans toutes les catégories de la population. Les inégalités dans l'accès aux soins sont profondes, non seulement entre les sexes ou selon l'âge, mais selon l'appartenance sociale des personnes. La généralisation de la sécurité sociale n'a pas supprimé les inégalités dans la consommation médicale. Elle les a seulement transformées. Les inégalités sont en effet moins quantitatives, de l'ordre de la dépense, que qualitatives, de l'ordre du choix, du mode et du type de consommation. Pourquoi à la fois cette croissance continue et cette permanence des inégalités ? La réponse à cette question renvoie à l'analyse de l'évolution du besoin de santé. C'est à l'analyse de ce besoin, de sa nature, de sa dynamique que s'attache cette étude à travers une recherche sociologique sur le rapport au corps, l'appréhension de la santé et de la maladie ; la perception du champ d'intervention légitime de l'expertise médicale (Première partie). C'est par rapport à la spécificité sociale de ce besoin que peuvent se comprendre la diversité des choix et des pratiques, des types et des modes de consommation médicale observée (Deuxième partie).
