Paru le 05/10/2005 | Broché 192 pages
Romain, dix-sept ans, et Guillaume, son frère aîné, séparés depuis dix ans se retrouvent à l'occasion des funérailles de leurs parents.
Ils ne se connaissent pas et malgré une fascination réciproque ils ont des difficultés à se comprendre.
Rien ne peut les réunir en apparence sauf à nommer les souffrances infligées par des parents homophobes, rigides et destructeurs.
Quels secrets mis à jour feront que Romain et Guillaume transgresseront la moralité ?
.../
Si Romain devait mourir, il se tuerait sans hésiter.
Tout ce chaos terrestre n'a de sens que si l'étincelle qui brûle son âme a le droit de se consumer.
Envers et contre tous. /...
.../ Onze heures moins dix.
Il allume la radio.
Emminem transperce son cerveau.
Terrible, cruel, violent.
Insensé, dans ce décor de silence.
Les mots du rappeur traversent l'espace clos de la voiture, comme des coups de couteau. Ils s'abattent, ils s'abattent sans cesse ! Guillaume les reçoit dans son corps, alors que, virage après virage, arbre après arbre, la route de campagne défile, traverse des forêts bordées de fougères desséchées, des champs immenses que les corbeaux, en véritables propriétaires, survolent.
Il n'essaie pas de comprendre ce que vomit Emminem, mais sa rage lui convient. Elle lui balance une correction en pleine gueule, comme une haine justifiée.
Guillaume presse le bouton de la radio pour accentuer les décibels meurtriers et prendre conscience de son impossibilité à apprivoiser le malheur.
Aucune piste dans sa tête.
Aucune balise.
Aucun garde-fou.
Épuisé et nomade, il ne sait plus où se trouve l'essentiel. Il ne sait plus où se poser, établir une base définitive. Y aurait-il quelque part dans cet univers où l'on prône l'ordre des choses, l'écriture d'un fou qui lui redonnerait raison ?
Le cinquième roman de Michel Giliberti nous transporte dans un univers où la perversion supposée confine à la vertu. L'écriture poétique et toujours ludique de l'auteur sublime l'aspect psychologique et dramatique de l'inceste. Ce livre est un coup de gueule jubilatoire contre les homophobes et un coup de pied au cul des petits démagos répressifs de la bonne société. Une grande jouissance. Une bouffée de liberté.
