Collection(s) : Développements
Paru le 01/04/2009 | Broché 308 pages
Public motivé
préface Gilbert Rist
Beaucoup de religion ! Plus on en a, plus on la pratique, disent les habitants de Paranagua-mirim, un quartier de la ville de Joinville, dans la région Sud du Brésil. Et à Paranagua-mirim, on n'en manque pas : plus de soixante-dix lieux de culte, toutes doctrines religieuses confondues. D'où la richesse des parcours religieux des pratiquants. D'où aussi leur butinage religieux.
Ainsi, comme une abeille, le pratiquant butine d'une dénomination religieuse à l'autre, recréant et fabriquant du sens, au «parfum» chaque fois spécifique et renouvelé. Le butinage religieux n'est donc pas un produit. Il est production, processus, tentative plus que solution. Il informe plus qu'il ne forme. Il s'arrête là où les formations religieuses se cristallisent car il n'est ni début ni fin, il est milieu. Le religieux n'est ni départ ni arrivée, il est expérience. Le butinage religieux est donc juste une forme de voyage. Un voyage en train de se faire. Impliquerait-il des aires de repos ? Peut-être. Mais ce ne pourrait être que pour repartir dans une nouvelle direction.
Cet ouvrage est une invitation au voyage dont l'itinéraire est le fruit d'une étude minutieuse du «terrain», des styles d'architecture religieuse, des différentes formes de services qui y sont célébrés et des motivations qui obligent les pratiquants à multiplier leurs allégeances, pour se mettre en quête de prospérité, de santé, d'emploi et de tout autre désir dont ils espèrent la réalisation en échange de leurs prières.
Le butinage religieux permet de comprendre le Brésil d'aujourd'hui, loin des stéréotypes convenus, et relance le débat contemporain sur le «renouveau religieux» en le replaçant dans le contexte des pratiques sociales.
Après avoir enseigné l'histoire de l'art pendant dix ans au Brésil, dont il est originaire, Edio Soares a passé une thèse de doctorat à l'IUED, devenu aujourd'hui l'Institut de hautes études internationales et du développement, à Genève. L'approche anthropologique qu'il a utilisée pour étudier une pratique religieuse (le «butinage») a été remarquée par le jury du «Prix de l'Association des anciens de l'Institut», qui lui a attribué le premier prix 2008.
