Collection(s) : Regards...
Paru le 31/05/2018 | Broché 63 pages
Tout public
préface Christian Lacroix | photographies Hervé Hôte
Le château de Tarascon
Édifié au début du XVe siècle par Louis II d'Anjou, roi de Sicile et comte de Provence, le château de Tarascon surplombe le Rhône de ses imposantes murailles. Bâti en un temps de conflits dynastiques entre Angevins et Aragonais, il a conservé sa capacité d'intimidation et de défense, mais il offre aussi au visiteur des merveilles plus subtiles : gargouilles suspendues aux mâchicoulis, décors sculptés ou peints ornant murs et plafonds Les chambres, salles et chapelles qui virent se succéder rois, reines et sénéchaux sont en effet peuplées de monstres, de personnages étranges, hybrides ou symboliques. Lors de ses séjours au château, René Ier, duc d'Anjou et comte de Provence, y engage des travaux d'embellissement et de confort. La mort de ce dernier, en 1480, signe l'abandon du rôle résidentiel du bâtiment, qui servira désormais de prison, et occasionnellement de place forte Certes moins prestigieuse, cette fonction carcérale a néanmoins dote le monument d'une exceptionnelle collection de graffitis, dont les plus anciens remontent au XVe siècle et les plus récents à 1926 inscriptions, blasons, symboles religieux ou profanes, portraits de soldats, ainsi que des dizaines de navires de différentes sortes, des naos catalanes aux goélettes
« À Tarascon comme à Angers ou à Saumur, il ne s'agit plus d'améliorer une défense qui était bien utile au temps de la reine Marie mais qui a cessé d'être préoccupante.
On ne craint plus l'affrontement avec les féodaux en guerre qu'ont souvent subi le grand-père et le père de René. En revanche, il faut vivre et, bien avant de faire en Provence sa résidence permanente, René prescrit des travaux d'embellissement qui rendent la forte bâtisse de Tarascon plus souriante vers l'intérieur »
Jean Favier,
Le Roi René,
Paris, Fayard, 2008, p. 527
