Collection(s) : Beautés
Paru le 21/02/2020 | Broché 131 pages
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L'usage actuel du terme de chef-d'oeuvre semble paradoxal. On le voit dénié par la réalité de l'art, qui procède d'un travail produisant des pièces par séries ; décrié par l'époque, qui le rejette comme une notion anachronique, sinon antidémocratique ; dévoyé par le marché, où il s'emploie pour désigner celui des travaux d'un artiste qui se vend le plus cher - et néanmoins, il subsiste à l'état de boussole, de nec plus ultra, d'expérience esthétique suprême : jamais les toiles de maîtres n'auront vu défiler autant de spectateurs.
À partir de ce constat, Camille Saint-Jacques et Éric Suchère proposent chacun un essai, sous un titre - Le Chef-d'oeuvre inutile - qui se veut moins provocant que problématique. Car s'il s'agit bien ici d'interroger ce qu'on pourrait nommer un déclin du chef-d'oeuvre, on ne trouvera en ces pages nulle déploration de principe. Non pas céder, donc, à une dépréciation massive des tendances contemporaines, mais forger les critères qui permettront de les comprendre et d'en apprécier l'opportunité.
Éric Suchère, écrivain et traducteur, né en 1967, est enseignant à l'école supérieure d'art et design de Saint-Étienne. Il est directeur artistique de L'art dans les chapelles. Parmi ses livres, citons Gasiorowski-Peinture-Fiction (FRAC Auvergne et Le 19), Motifs & partis pris (Galerie Jean Fournier et FRAC Auvergne), Symptômes (L'Atelier contemporain).
Camille Saint-Jacques, né en 1956, est peintre, enseignant, écrivain et critique d'art. Il est l'auteur d'une série d'essais (Esthétique de la poussière, Lienart, Éloge du maquillage, Max Milo, Une brève histoire de l'art contemporain, L'OEil neuf) et de plusieurs journaux de création (Les Journées, Lienart/Le 19, Contre-jour, FRAC Auvergne, Talus et Fossés, L'Atelier contemporain).