Le Christ à ciel ouvert

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 109 pages
Poids : 122 g
Dimensions : 12cm X 18cm
Date de parution :
EAN : 9782825117446

Le Christ à ciel ouvert

de

chez Age d'homme

Collection(s) : Poche suisse

Paru le | Broché 109 pages

Tout public

Poche
10.00 Indisponible

Quatrième de couverture

En quoi «à ciel ouvert» ? Et d'abord ceci : que ce qui caractérise avant tout le Christ, c'est sa résurrection. Autrement dit, un retournement radical de l'ordre dit «naturel». Ce n'est plus en effet la mort qui succède à la vie, mais l'inverse. Or, ce retournement marque et éclaire chacune des paroles du Christ («les premiers seront les derniers»), comme chacun de ses actes (c'est lui qui lave les pieds de ses compagnons, et non le contraire). Quelle plus grande ouverture que ce retournement ?

Second point. Le Christ commence sa «vie publique» au désert où, à Satan qui lui offre tous les avantages de la puissance en ce monde, il répond par trois fois non. Car la puissance, il le sait, c'est l'écrasement de l'autre. Sa clé de voûte ; le meurtre. A quoi le Christ oppose l'énergie de l'amour qui, elle, libère au lieu d'asservir. Et en fonction de laquelle le Christ lui-même, plutôt que de tuer l'autre, a accepté d'être tué pour que l'autre, précisément, puisse accéder à une relation plus intime avec Dieu. Il est, de ce point de vue, l'essence de l'anti-meurtre en même temps qu'une infinie ouverture à l'autre.

Troisième ouverture. A l'ancienne Alliance des Juifs - celle de Yahvé avec une communauté humaine : Israël, en l'occurrence, le «peuple élu» - il substitue une Alliance nouvelle : celle de Dieu, non plus donc avec une communauté humaine quelconque, mais avec chaque être humain en particulier, sans acception de race, de nation, de classe - conférant par là même à la personne humaine son caractère unique, à la fois, et sacré.

Hölderlin, dans un vers mémorable, a dit que, pour nous autres hommes, «tout commence ici bas, et s'achève ailleurs». Exactement ce qu'a révélé le Christ. Il y a le royaume de ce monde (inscrit dans l'espace/temps) ; et il y a, invisible, le «royaume des Cieux» - en nous - (soustrait à l'espace/temps), notre destination finale. Notre patrie première si on ose dire. Bref, il en résulte que notre vie sur terre n'est pas une fin en soi, un séjour fermé. Mais un commencement. Une ouverture elle aussi à l'illimité.

Il est capital enfin de noter que le Christ ne nous oblige ne rien à croire à ce qu'il dit. Il nous laisse libres d'adhérer ou de récuser ce qu'il propose (et qu'il a vécu). De même qu'il est l'essence de l'anti-meurtre, il est, contrairement à l'Institution, l'essence même de la liberté. Car ce qu'il est venu apporter aux hommes, ce n'est pas la connaissance, suspecte de pouvoir toujours et de sécurisation, mais la confiance. Et qu'est-ce que la confiance, sinon le don entier de soi à cela dont on n'a pas de preuves ? Un saut dans l'abîme. Une totale prise de risque. Qu'y a-t-il donc de plus «à ciel ouvert» que cette confiance ? Dont certains aujourd'hui, et pour cause, ont une secrète nostalgie. Tant il est vrai qu'«heureux ceux qui ont cru sans avoir vu».

G. H.