Collection(s) : Débats
Paru le 01/03/2004 | Broché 143 pages
Public motivé
préface Jean-François Zorn
À l'heure où le projet même d'une politique socialiste qui puisse à la fois contrôler la machine technocratique de l'État et incarner le progrès social pour tous est profondément ébranlé, une relecture du christianisme social ouvre des perspectives inattendues.
S'il semble parfois un peu anachronique, sans doute à cause de sa trop proche affiliation aux institutions de solidarité liées aux Églises, le christianisme social, nous montre Blaser, est un mouvement ancien qui connaît de profondes mutations et non une idéologie dépassée.
L'auteur dresse ici un bilan historique approfondi du mouvement dont il présente les figures de proue et situe les aires géographiques pour mieux exposer les influences nationales ou linguistiques sur un courant mondialisé.
Dans le dernier chapitre, il expose les raisons d'espérer que l'ancien christianisme social n'aura pas de «succédanés trompeurs» mais des «successeurs inventifs» encore à naître, semble-t-il.
L'approche, tant théologique qu'historique, de Blaser est d'abord celle d'un théologien systématicien et praticien, ce qui distingue cet ouvrage des nombreuses études du christianisme social faites par des sociologues ou des historiens.
Klauspeter Blaser (1939-2002) fut missionaire et enseignant en théologie en Afrique du Sud et au Lesotho avant d'être appelé à enseigner la théologie systématique à l'Université de Lausanne en 1972. C'est en Afrique australe, au contact du régime de l'apartheid, qu'il comprend l'influence du contexte social sur la théologie réformée. Il dénonce alors la lecture hérétique des textes bibliques et l'analyse rétrograde du développement séparé qui prétend fonder la paix et la justice sur la différence des races et des ethnies. Dans Le conflit Nord-Sud en théologie (1990) il thématise les motifs théologiques de la mission et croise deux thèmes communs avec le christianisme social, «l'avancement du règne de Dieu» et «l'amélioration ou la christianisation de la société».