Collection(s) : Socio-histoires
Paru le 09/04/2001 | Broché 413 pages
Public motivé
Comme les autres pays socialistes, la RDA fut une dictature politique qui eut des ambitions totalitaires, mais il est impératif de comprendre comment cette dictature a fonctionné au quotidien et comment les gens y ont vécu. C'est à ces questions que cet ouvrage veut apporter une réponse en utilisant l'entreprise comme un observatoire privilégié de la société est-allemande.
L'auteur souligne que dans l'entreprise, comme dans l'ensemble de la société, une domination et une surveillance de plus en plus rigoureuses coexistent avec une impuissance croissante et une disparition progressive du rapport au réel. C'est dans cet apparent paradoxe que s'affirme le communisme au quotidien. Il est fait d'arrangements locaux informels et de jeux avec les limites du pouvoir, de bricolages et d'ajustements. La dictature politique a finalement accouché d'un monde nouveau particulier, atomisé et communautaire, divisé et solidaire, qui en assure la stabilité, tandis que la dimension utopique a pu constituer un puissant vecteur de propagation et d'intériorisation des valeurs du régime et contribuer à l'émergence d'un «sujet» communiste.
Sandrine Kott est agrégée et docteur en histoire. Elle est maître de conférences à l'université de Poitiers et membre de l'Institut universitaire de France. Elle a publié L'Etat social allemand. Représentations et pratiques, Paris, Belin, 1995 et L'Allemagne du XIXe siècle, Paris, Hachette, 1999.