Le communiste

Fiche technique

Format : Broché
Poids : 340 g
Dimensions : 14cm X 21cm
Date de parution :
EAN : 9782070299652

Le communiste

de

chez Gallimard

Collection(s) : Du monde entier

Paru le | Broché

10.90 Indisponible

traduit de l'italien par Claude Minot-Templier


Quatrième de couverture

Walter Ferranini, quarante-cinq ans, ancien cheminot venu de la base et qui a fait la guerre d'Espagne, homme intègre et austère, dont la seule raison d'être est le militantisme, vient d'être élu député sur une liste communiste. Coupé du contact vivant avec sa province, mal à l'aise parmi les grands dirigeants et les hommes d'appareil rompus aux habitudes de la capitale, il en viendra à entrer doublement en conflit avec la direction de son parti. Sa vie sentimentale ne le passionne pas ; il craint trop le plaisir, sous toutes ses formes, qui pourrait le distraire de l'«unique nécessaire». Il n'est pas moins bouleversé lorsque le P.C. intervient dans sa vie privée et tente, pour des raisons de bienséance, de le détourner de sa compagne, Passionné d'autre part de biologie autant que de marxisme, il publie dans la revue de Moravia (done à l'extérieur du parti) des réflexions sur le caractère selon lui à jamais aliénant (et non pas «libérateur») du travail. Pensée trop audacieuse qu'il sera sommé brutalement de renier, comme «révisionniste»...

Telle est pour l'essentiel la trame de ce roman d'une richesse exceptionnelle. Nous sommes en 1958 à Rome, mais aussi bien dans n'importe quel P.C. occidental aujourd'hui. Les militants du parti, affrontés aux formes politiques nouvelles prises par la société industrielle, gravitent autour du protagoniste dans toute la diversité de leurs problèmes, de leurs exigences ou de leurs paresses. Un univers à la fois simple et dramatique, quotidien et infesté par le dogme : l'univers communiste au complet, passe devant le regard aussi pénétrant qu'objectif du «héros». Héros qui est d'ailleurs le type parfait de l'anti-héros, et auquel s'identifie parfaitement le style du livre lui-même, tant est puissant ce que l'on a nommé le «mimétisme» de Morselli. Le communiste n'est ni un livre théorique, ni un pamphlet anticommuniste. Dans la lignée des grandes fresques de Tolstoï ou de Thomas Mann, il est un roman «historique» sur l'époque contemporaine, et par son thème, sans doute, l'unique en son genre.

Biographie

Guido Morselli se suicide en 1973, âgé de soixante ans. Il avait publié deux essais en 1943 et 1947, mais ne laissait pas moins de neuf romans, tous successivement refusés par les éditeurs auxquels il les avait soumis. Cinq d'entre eux ont été publiés depuis sa mort par les éditions Adelphi et la publication de chaçun fut l'occasion pour la critique de s'interroger à nouveau sur le «cas Morselli», chaque livre faisant notamment grandir la surprise devant le «prodigieux mimétisme» de l'auteur. Ses romans n'ont en effet rien en commun entre eux, ni par l'inspiration, ni par les thèmes. Seul peut-être se retrouve le style - que l'on pourrait nommer celui d'un réalisme prophétique - d'un écrivain souverainement étranger aux modes et, pour cela même, en avance sur elles. Le prochain livre de Morselli à paraitre aux éditions Gallimard s'intitule Rome sans pape. Son action se déroule dans les milieux du Vatican en 1999.

Du même auteur : Guido Morselli