Paru le 20/09/2003 | Broché 268 pages
Public motivé
L'Europe, et surtout la France, présentent un paradoxe : les élites dirigeantes intellectuelles et politiques se sont formées dans la révolution de 1968 et les luttes pour la victoire du socialisme autogestionnaire.
Or la victoire de ces élites arrivées à l'âge du pouvoir, coïncide avec le renouveau triomphal d'un libéralisme devenu mondialiste. Il se traduit par l'Europe du droit de la libre concurrence sur un grand marché, devenu aussi une zone monétaire de libre circulation des capitaux.
C'est le résultat d'un compromis historique implicite, réalisé par une somme de non-dits, passés entre la génération de 1968 et le libéralisme mondialiste.
Adam Smith, l'école de Chicago, et le consensus de Washington ont détrôné Marx, Mao et Trotski. Cependant, Jean-Paul Sartre et les freudiens fondent un nouvel ordre moral de la culpabilité des nations européennes, avec ses interdits et ses excommunications. Ceux qui osent la contester deviennent les suppôts du mal, puisqu'ils attaquent le bien.
Il en résulte un dépérissement du politique, qui communique au lieu de décider. Ses pouvoirs passent à la Commission européenne, modèle d'un laboratoire de la gouvernance mondiale où le capitalisme d'entreprises se réalise sur le dépérissement de l'État.
Roger Bensadoun, docteur en sciences à Paris V, été universitaire et chercheur au Canada. Auditeur à l'IHEDN, il a milité au PSU de 1965 à 1973, puis au Parti socialiste ou il participa aux commissions nationales de la santé et de la défense. Philippe Jumel est diplômé de l'IEP de Paris.