Le corps du cinéma : hypnoses, émotions, animalités

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 637 pages
Poids : 914 g
Dimensions : 16cm X 23cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-84682-279-4
EAN : 9782846822794

Le corps du cinéma

hypnoses, émotions, animalités

de

chez POL

Collection(s) : Trafic

Paru le | Broché 637 pages

Public motivé

30.45 En stock dans notre réseau
Ajouter au panier

Quatrième de couverture

Ce livre cherche à mieux comprendre ce qu'est un spectateur de cinéma, un corps de spectateur pris dans le corps du cinéma.

On y mène d'abord une comparaison, classique mais jamais éclairée, entre le cinéma et l'hypnose - cet état énigmatique, intermédiaire entre la veille, le rêve et le sommeil. Ressaisie dans l'histoire des dispositifs de vision dont l'hypnose participe, depuis la fin du XVIIIe siècle, cette vue du cinéma comme hypnose s'engage dans trois directions : une analogie de dispositifs ; une interprétation métapsychologique ; la réévaluation contemporaine de l'hypnose stimulée par la recherche neurobiologique.

Le parti pris essentiel de ce livre suppose une équivalence entre l'état de cinéma compris comme hypnose légère et la masse des émotions éprouvées au cours de la projection d'un film. Mais plutôt que des émotions conventionnelles, de nature psychologique, il s'agit des émotions premières que Daniel Stern a nommées des affects de vitalité : les réactions sensibles induites chez le tout petit enfant par la construction corporelle et psychique de son expérience, qui sont autant de signes précurseurs du style dans l'art. De ces émotions sans nom, aussi variables que toujours recommencées, le cinéma semble par excellence être le lieu, lui qui se donne, dans ses films authentiques, pour la réalité faite art.

Enfin, ce corps d'hypnose et d'émotion est aussi un corps animal. Part d'animalité de l'homme, tenant au mouvement, au plus élémentaire du corps affecté. Dès sa conception et sans cesse au fil de son histoire le cinéma s'est voué à la figuration animale. On la cerne ici à travers le cinéma américain où l'animal, entre pastoralisme et « wilderness », occupe une fonction anthropologique première ; et dans des oeuvres du cinéma moderne européen, d'où ressort une vision plus ontologique.

Ce livre est largement conçu à partir d'analyses de films. On cherche à ressaisir le film dans son détail le plus intime, là où, de micro-émotions en émotions plus vastes, sans cesse il se construit. Le choix des films a été aussi divers que possible, dans l'histoire comme dans la géographie du cinéma : des films Lumière aux oeuvres du cinéma moderne et contemporain, en passant par le cinéma classique et le cinéma expérimental ou d'avant-garde. On aimerait avoir ainsi touché le coeur du cinéma.

Quelques auteurs surtout ont inspiré cette approche : pour l'hypnose, Lawrence Kubiê, Sigmund Freud, Léon Chertok et François Roustang ; pour le développement de l'enfant et la neurobiologie, Daniel Stem et Antonio Damasio ; pour la pensée et la critique du cinéma, Gilles Deleuze et Serge Daney.
Raymond Bellour

Du même auteur : Raymond Bellour