Collection(s) : Lignes
Paru le 01/05/2004 | Broché 213 pages
Public motivé
préface Enzo Traverso | traduit de l'espagnol par Fabienne Bradu
Les bûchers et la persécution des sorcières à la Renaissance sont l'autre visage de l'humanisme naissant, de l'émergence d'un idéal universel d'Homme. La barbarie apparaît comme la soeur jumelle d'une Raison qui commence à prendre conscience de sa force et à se transformer en outil de domination. Émancipation et violence persécutrice avancent inséparables, enlacées dans une danse endiablée dont l'issue demeure incertaine.
Dans Le Corps du diable, Esther Cohen inscrit les sorcières parmi les vaincus de l'histoire, en montrant la continuité tissée par l'Occident conquérant dans sa tendance à éradiquer les différentes figures de l'altérité qu'il rencontre successivement. Incarnés par les sorcières ou les Indiens du Nouveau Monde, les Noirs ou les juifs, les femmes ou les homosexuels, les outsiders se heurtèrent à une même norme, aux mêmes pratiques de déculturation, de stigmatisation, d'extermination.
Philologue, Esther Cohen s'est formée au Mexique, en Italie, en Angleterre, en Israël et aux États-Unis. Le Corps du diable est son premier livre traduit en français.