Paru le 14/06/1996 | Broché 165 pages
traduit de l'allemand par Pierre Gallissaires
De l'hallucination du «Crapaud jaune», vaisseau fantôme jaune citron hanté par la mère de Panizza, à l'étrange et souriante quête de l'amour du «Jardin de Vénus», où l'on s'amuse de l'écart constant entre la réalité décrite et les idées préconçues du narrateur, le satiriste allemand ne nous épargne aucune de ses obsessions. On retrouve le contempteur de la religion, avec «Un pèlerinage à Andechs» ; le conteur, avec «La pluie d'or» ; l'ironiste, avec le commissaire de police d'«Une criminelle engeance», qui ignore tout de la sexualité et la pourchasse comme un crime.
«J'avais pendant tout ce temps soigneusement observé Vénus : cette femme belle et intelligente avait sans aucun doute appris déjà, de nombre de ses hôtes venus jusqu'ici par des chemins détournés, nombre de nouvelles étranges et brutales, et s'était habituée à garder pour elle ce qu'elle avait entendu, pesant tout avec sagesse et y réfléchissant à ses heures de tranquillité. Néanmoins, elle me parut profondément émue ; son œil brun me dévisagea longuement, puis ses lèvres s'ouvrirent avec une grâce charmante et elle dit, en me flattant doucement le menton de sa blanche main, du geste familier d'Athéna s'adressant à Zeus : «Foulez-fous pas maintenant un peu de fromach' aux finn' sherb' ?...»
«Le jardin de Vénus»
