Collection(s) : Espace Kinshasa
Paru le 01/12/2005 | Broché 138 pages
Public motivé
«Les forces armées sont républicaines. Elles sont au service de la nation tout entière. Nul ne peut, sous peine de haute trahison, les détourner à ses fins propres. Elles sont apolitiques et soumises à l'autorité civile» (article 188). C'est par ce paragraphe sibyllin que le projet de constitution adopté le 13 mai 2005, consacre la seule idée novatrice surgie de l'esprit des délégués au dialogue intercongolais d'Afrique du Sud (2002). Cependant, il ne peut y avoir une armée républicaine là où il n'y a ni république ni démocratie. Par conséquent, le postulat de l'armée républicaine est une exigence populaire de refondation de la république, de la démocratie et de la capacité de défense dissuasive et crédible comme condition sine qua non de la renaissance de la République Démocratique du Congo. Dès lors, il faut décrypter le sens de cette mutation sémantique en tant que demande sociale d'un nouveau pacte démocratique et républicain, et d'une armée nouvelle. Toutefois, la réalisation de ce triple défi suppose du temps, de la lucidité et de l'abnégation. Autrement dit, l'horizon de l'armée républicaine est au-delà de la transition. Si bien que «l'armée nationale, restructurée et intégrée» en gestation est au mieux une armée de transition, au pire une armée d'oppression et de spoliation.
Mwayila Tshiyembe est docteur d'Etat en droit et docteur en science politique. Spécialiste de la sociologie des conflits des Grands Lacs, il dirige l'Institut Panafricain de Géopolitique et enseigne la géopolitique à l'Université Paris XII ; il est chercheur à l'IRENEE (Université de Nancy II).