Collection(s) : La bibliothèque des classiques
Paru le 08/11/2017 | Relié sous jaquette 239 pages
préface de Edouard Maynial
Marthe Grangier, dix-huit ans, a fait la connaissance d'un jeune homme de quinze ans qui, pour l accompagner dans les magasins parisiens et choisir les meubles de son futur ménage, a séché les cours du lycée Henri-IV. Quelque temps après, elle devient sa maîtresse, au grand scandale des habitants de J... Car Marthe est fiancée à Jacques, soldat au front, dont les deux amants lisent et brûlent cyniquement les lettres. Or la fin de la guerre est proche, et Marthe est enceinte...
Raymond Radiguet avait seize ans lorsqu'il entreprit, en 1919, d écrire le récit de cette liaison adultère. Dans l'immédiat après-guerre, cette « fausse confession » revêtait un caractère d'impudence et de provocation sulfureuse.
Le Bal du comte d'Orgel, dont la facture classique transpose au coeur des Années folles le climat de La Princesse de Clèves, met en scène un nouveau triangle amoureux dont la comtesse Mahaut d'Orgel, d'abord étrangère aux sentiments qu'elle inspire, est l'enjeu chaste et contrarié.
Fils aîné d'un dessinateur de presse, Raymond Radiguet voit le jour à Saint-Maur, en 1903. Adolescent, il sèche les cours du lycée Charlemagne pour s'adonner à la lecture dans la bibliothèque familiale. Sa liaison amoureuse avec une jeune voisine mariée à un « poilu » lui inspirera, après-guerre, la trame du Diable au corps, paru en 1923 chez Grasset, à grands frais de publicité. Entre-temps, Radiguet s'est lancé dans le journalisme. Il fréquente les peintres et les poètes, mène une vie de bohème et, depuis 1918, s'est lié à Jean Cocteau, qui l'encourage à publier ses vers, révèle son talent et lance avec lui une revue avant-gardiste, Le Coq. Sur ses conseils, il entreprend un nouveau roman, Le Bal du comte d'Orgel, inspiré de sa liaison malheureuse avec le peintre Valentine Hugo. Ce second et dernier livre paraîtra après sa mort le 12 décembre 1923, emporté à vingt ans par une fièvre typhoïde.
