Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 119 pages
Poids : 200 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-36426-246-1
EAN : 9782364262461
Quatrième de couverture
Après avoir été chassé dehors le voici, à six ou sept ans, chassé dedans. Il s'est réfugié, accroupi sous la table de la salle à manger. La nappe qui pend par endroits le protège approximativement de certains coups, pas de tous. C'est l'été, il porte culottes courtes. Ses mollets sont striés. Il semble qu'il pleure. Ça continue. Il est cinglé.
Sa mère brandit, assène l'épée de Zorro. Le martinet depuis quelque temps n'a plus que son manche, en bois dur. Il l'atteignait à l'occasion les dernières fois qu'elle employait cet ustensile usé, trop court cependant pour servir de matraque. Ses deux ou trois dernières filoches ne suffisent plus. Système D. Le jouet s'est vite retourné contre lui. Sens de l'économie. « On va pas en racheter un autre, ces martinets ça dure pas. »
Elle en parle à la voisine, une vieille dame gentille qui opine à tout : « Ce gosse il est dur, tenez, le martinet il est fichu, il a plus d'lanières, tellement il fait l'andouille. »
J-L. M. Paul
Roman, ou récit de vie ? Le faux-fils évoque l'enfance malheureuse, cette donnée invariante de l'existence humaine. La misère sociale ne l'explique guère ; misère morale, misère affective, brutalité des uns, indifférence des autres se conjuguent pour produire, partout, les mêmes effets. Quel que soit le milieu dans lequel ils naissent, peu d'enfants sortent indemnes de « l'éducation » que certains parents leur infligent. Ce roman froid, cette écriture rétractée en témoignent. Jusqu'à la nausée : telle est la force de la littérature.