Collection(s) : Cinéphilie
Paru le 05/04/2006 | Broché 73 pages
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Tout, au départ, est possible. Le Feu follet n'a rien d'un film noir. Le destin d'Alain n'est pas scellé d'avance. Aucun flash-back (malgré ce que Malle a griffonné sur la couverture de son exemplaire du livre) ne gèle le présent, après avoir claquemuré le passé et l'avenir. Alain peut s'adonner à la drogue (ce qu'il ne fait pas); il peut se remettre à boire (ce qu'il ne fait pas au bar du Quai Voltaire, mais qu'il fait au Flore et chez les Lavaud); il peut clamer qu'il fait mal l'amour; il peut renoncer à Lydia, à Solange, à Dorothy; il peut dépenser tout l'argent dont il a tant besoin: rien de tout cela n'implique qu'il se tuera. Ne se suicide-t-il pas, somme toute, par simple fatigue, une fatigue plus physique que morale, et qui le saisit après la marche forcée que nous avons partagée avec lui?
Scénariste et réalisateur de télévision, Alain Ferrari a, pour le cinéma, co-signé Bosna! avec Bernard-Henri Lévy. Il est aussi l'auteur de Milice, film noir, un documentaire de long métrage. Comme critique, il participa notamment à Présence du cinéma et La Règle du jeu. Il publiera prochainement Le Poing dans la vitre (Institut Lumière-Actes Sud).