Collection(s) : Poche
Paru le 28/01/2016 | Broché 378 pages
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En histoire, la notion de genre a beaucoup évolué et son usage, toujours en mouvement, fluctue en fonction des enjeux sociaux et du regard posé sur l'évolution des sociétés.
Récemment, le sens du mot genre s'est complexifié et peut dérouter un public non averti. Pourtant, sa fonction, en débat dans plusieurs disciplines, est d'une grande actualité dans nos sociétés, puisqu'elle permet de repenser, du point de vue des «minorités», les dispositifs normatifs qui régissent les rapports entre les sexes et façonnent les corps. De ce point de vue, le genre déborde largement les limites de l'histoire. Michèle Riot-Sarcey fait le point sur ces questions.
Dans cet ouvrage, le genre est saisi comme concept. Il questionne les rapports de pouvoir entre hommes et femmes et permet ainsi de mettre à l'épreuve du genre les catégories dites représentatives qui, au cours de l'histoire, se sont révélées être le produit des rapports de domination. Si l'histoire des constructions identitaires, des rôles sociaux et des sexualités a été prise en compte par la discipline historique, celle des principes fondateurs de nos sociétés, dont le référent reste le masculin, se doit d'être interrogée, de la notion d'universel à celle d'égalité. Or cela suppose de bouleverser les savoirs établis et les continuités historiques qui ont été élaborées au rythme d'une évolution lente et parcimonieuse de la liberté. Une partie des travaux de Michèle Riot-Sarcey, présentés ici, relèvent, en ce sens, d'une critique historiographique.
Outre ces analyses, le livre aborde des questions de méthode, il propose une réflexion sur les pouvoirs en exercice et analyse le rapport problématique entre la pensée de Michel Foucault et les études de genre. Cette édition réunit des textes publiés dans différentes revues ou livres collectifs de 1993 à 2010.
Michèle Riot-Sarcey, historienne, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris VIII, spécialiste de l'histoire intellectuelle du politique, du genre, des utopies, des pouvoirs, au XIXe siècle. Elle est aussi historienne du féminisme et co-fondatrice de la Fédération Ring (Fédération de recherche sur le genre) ; ce réseau national et interdisciplinaire s'est donné pour objectif d'étudier les rapports de domination sexués à l'oeuvre dans les sociétés humaines et de transmettre les savoirs dans le domaine du genre.