Paru le 01/01/2003 | Broché 327 pages
Public motivé
préface Jean-Marie Pérouse-de-Montclos
Des guerres de Religion à la Révolution française, le gothique a constitué une alternative au «classicisme». Durant cette période, soixante-trois édifices, parmi lesquels de nombreuses cathédrales et chapelles de collèges jésuites, sont édifiés en gothique dans toute la France. Ces réalisations sont toutes couvertes de voûtes d'ogives, beaucoup construites ex nihilo, les autres reconstruites en gothique à la suite des guerres de Religion ou simplement continuées dans cette forme.
Cherchant à comprendre les motivations des donneurs d'ordres et des architectes, l'auteur nous laisse percevoir le retentissement du gothique sur les mentalités de cette époque. A côté des raisons économiques et de l'impact des habitudes de constructions évidentes, l'auteur montre toute la force de la Tradition religieuse d'où la nécessité de préserver une unité formelle au nom d'une plus grande beauté de l'édifice. L'architecture possède, en effet, un rôle fondamental dans la représentation du sacré, et l'utilisation d'une forme architecturale ancienne - la voûte d'ogives - assure symboliquement la continuité de l'Église malgré le schisme protestant. Un choix formel existait donc au cours des Temps modernes. C'est une des thèses fondamentales de cet ouvrage.
Par cette étude des édifices gothiques des Temps modernes, l'auteur approfondit une réflexion sur la nature des formes architecturales développées alors et conclut ainsi à l'existence avérée d'un gothique «moderne» spécifique en menant une comparaison avec le gothique médiéval et néo-gothique.
Hélène Rousteau-Chambon est actuellement maître de conférences en Histoire de l'art moderne à l'Université de Nantes. Elle est l'auteur de divers articles sur l'architecture religieuse parus dans le Bulletin Monumental et dans les Congrès des Sociétés savantes notamment. Elle a organisé récemment une exposition sur Jacques V Gabriel et la façade atlantique et prépare la publication des actes sur Gabriel et la transformation des villes de la façade atlantique.