Paru le 01/01/1993 | Relié 459 pages
Alors que toutes les provinces voisines tombaient l'une après l'autre sous la coupe des puissants royaumes de France et d'Espagne, le Béarn conserva un statut très particulier de neutralité et d'indépendance. Ses princes les plus célèbres, de Gaston Fébus à Jeanne d'Albret, aidés par les états de Béam, surent donner à cette principauté des lois et des coutumes souvent si proches des aspirations du peuple béarnais que celui-ci, dans ses cahiers de doléances en 1789, ne demandait qu'une chose : qu'elles soient respectées. Il n'en fut rien car depuis qu'Henri de Navarre avait accédé sous le nom d'Henri IV au trône de France, une intégration inévitable était en marche. A la Révolution, le Béarn, si fier de sa quasi-indépendance, dut se contenter de n'être que la moitié d'un département, les Pyrénées-Atlantiques. Accueillant quasiment en libérateur Wellington dans sa capitale, Pau deviendra pour plus d'un siècle la première ville anglaise du continent, se donnant même sous le second Empire un maire britannique. Aujourd'hui encore, il suffit de flâner dans les rues anciennes de cette ville en mutation technologique pour retrouver le souvenir encore proche de ces vieilles dames anglaises, de ces nobles Espagnols, de ces cadets gascons descendus des Pyrénées et revenus plastronner au pays, fortune faite.
Mais si Pau, avec son université dynamique, ses industries de pointe, le pétrole et le gaz d'Elf-Aquitaine et ses maïsculteurs enrichis, est la vitrine économique et touristique du département, le Béarn possède d'autres atouts : le parc national des Pyrénées, dont 40 % du territoire se trouve en Béarn, les stations thermales, les centres de sports d'hiver et les innombrables petites cités nichées entre plaines et montagnes qui incitent à la découverte d'un patrimoine culturel et naturel exceptionnel.
