Collection(s) : Ex-libris
Paru le 18/02/2009 | Cartonné 63 pages
Monsieur Orgon veut marier sa fille Silvia à Dorante. Mais, soucieuse de savoir si Dorante l'aime pour elle-même et non pour sa dot, Silvia demande à Lisette, sa servante, de prendre sa propre place. Dorante, qui a la même idée, prend alors la place de son valet. C'est le début d'un subtil chassé-croisé amoureux...
Marivaux met en scène de jeunes personnages de la Commedia dell'arte, à la fois complexes et naïfs, touchants et comiques, ayant peur d'entrer dans la vie adulte. Pour assumer leurs rôles et découvrir ceux des autres sans dévoiler leurs propres sentiments, ils ne possèdent qu'une arme : le langage.
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763), issu de la petite noblesse normande, Marivaux entre en 1710 en Faculté de droit à Paris. Il développe alors son observation critique et s'engage dans la bataille contre les Classiques. Très vite, il écrit des comédies, romans, parodies et chroniques journalistiques au ton anticlassique et burlesque. Ruiné en 1720, il doit travailler pour vivre et se consacre alors pleinement au théâtre. Son premier succès, Arlequin poli par l'amour, est représenté par des comédiens italiens. Marivaux développe alors les figures de la Commedia dell'arte (Arlequin, Colombine, Scaramouche...) et révolutionne la comédie, avec La Surprise de l'amour (1722) ou La Double Inconstance (1723). Le sujet de prédilection de Marivaux est presque toujours l'amour naissant confronté à un obstacle - à la raison sociale - et exprimé dans un langage fin et délicat qui deviendra le marivaudage. C'est sous cette forme littéraire qu'il écrit L'Île aux esclaves (1725), Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), La Mère Confidente (1735) ou Les Fausses Confidences (1737). On lui doit deux romans, également issus de recherches sur l'existence sociale : Le Paysan parvenu (1735), et La Vie de Marianne, écrit de 1726 à 1741. En 1742, Marivaux est élu à l'Académie française.