Collection(s) : Mondes arabes
Paru le 07/03/2002 | Broché 169 pages
traduit de l'arabe par (Egypte) Stéphanie Dujols
Dans les nouvelles de Saïd al-Kafrawi, le décor, est très souvent suranné : tapis anciens, tentures empesées, dorures ternies, photographies d'autrefois, bibelots d'un autre âge... Un amas de vieilleries où le temps semble retenu prisonnier. Et comme les objets qui les entourent, les personnages évoluent dans une sorte de torpeur : usés par les années, ils ont le regard suspendu au-dessus de leur passé. Aucun appesantissement cependant. Aucune exaltation du mythe de l'enfance (ou de la jeunesse) perdue. Il s'agit plutôt de saisir la vision ténue de quelques instants d'éclat conservés au creux de la mémoire. Lorsqu'on lit le recueil de bout en bout, on a l'impression que la narration, dans sa diversité, est toujours en trompe-l'œil, que subrepticement le lecteur est entraîné hors du récit vers les zones d'ombre de la conscience, les espaces de la contemplation et de l'introspection.
Saïd al-Kafrawi est né à Kafr Higazi, près d'Al-Mahalla, en 1939. Il est le nouvelliste égyptien le plus célèbre de sa génération, grâce à ses sept recueils publiés à partir de 1984 (Madînat al-mawt al-jamîl, "La ville de la belle mort"). Cette anthologie, Le Kiosque à musique, parue en 1997, regroupe dix-huit nouvelles qui permettent de retracer son itinéraire.