Collection(s) : Lettres anglo-américaines
Paru le 04/05/2012 | Broché 148 pages
récit autobiographique traduit de l'américain par Claro
« Quand le directeur de l'hôtel, Amir, a ouvert la porte de la chambre 152 le 7 janvier, il a trouvé mon père sur le sol, " endormi ".
Dans une enveloppe en papier kraft se trouve l'argent qu'avait alors mon père sur lui, avec dessus le montant inscrit au crayon : 11,42 $.
Ce sont là les choses que possédait mon père au dernier jour de sa vie. Pas de portefeuille. Pas de photos. Pas d'adresse de domicile. »
En écrivant sur son père, Jon, héroïnomane impénitent, prématurément mort d'overdose une nuit dans un motel d'Albuquerque, Eleni Sikelianos s'attache à reconstituer le portrait, nécessairement lacunaire, de celui qui, « trou noir » dans la galaxie familiale, inscrivit l'absence et le manque au coeur de son existence. Mais aussi l'émerveillement, la différence, le désir d'art. Et l'ailleurs. Qui tous enseignent qu'il faut maintes versions de l'histoire d'une vie avant de prétendre la connaître, que l'intermittence est une manière d'être au monde et qu'il faut essayer de très nombreux mots avant d'être en mesure de proférer et d'assumer celui d'amour.
Née en 1965, Eleni Sikelianos grandit aux Etats-Unis puis voyage de par le monde avant de se consacrer à la poésie. Auteur de six recueils, traductrice de Jacques Roubaud, elle a obtenu plusieurs distinctions importantes et collaboré avec de nombreux artistes dans le domaine de la musique, du théâtre ou des arts visuels. Traduite dans une douzaine de langues, elle dirige le Creative Writing Program à l'université de Denver, Colorado, et partage sa vie avec le romancier Laird Hunt et leur fille, Eva Grace.