Le livre de la mémoire : une étude de la mémoire dans la culture médiévale

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 428 pages
Poids : 701 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782865890699

Le livre de la mémoire

une étude de la mémoire dans la culture médiévale

de

chez Macula

Paru le | Broché 428 pages

Public motivé

30.50 Indisponible

traduit de l'anglais par (Etats-Unis) Diane Meur


Quatrième de couverture

«L'expression de soi est un terme dépourvu de sens dans un contexte médiéval [...]. Au lieu de parler de "moi" ou même d'"individu", il vaudrait mieux parler d'un "sujet qui se souvient" et, en se souvenant, sent, pense et juge.»

Mary Carruthers (chap. V).

Pour Mary Carruthers, qui traite de la transmission du savoir au Moyen Age, le point de départ n'est ni le livre ni l'image mais, en amont, la mémoire en tant que lieu originel où s'accumule l'archive et où, par divers protocoles précisément réglés, s'inventent les pensées nouvelles.

Il s'agit de combiner d'innombrables textes, sacrés ou profanes, amassés dans autant de «trésors», dans autant de «magasins» mémoriels qu'il y a d'auteurs au travail. La mémoire est le réservoir où puise la pensée en gestation afin d'assurer la compositio.

L'écrit ne remplace pas la mémoire : il la sert. Ni substitut ni fin en soi : il est un reflet et un relais. Il se conforme aux dispositifs mis en place avant toute inscription matérielle. En remontant d'un cran dans la généalogie de la pensée, Mary Carruthers ramène le livre, l'image au statut subalterne de «support».

Dans l'immense tissu conjonctif de la mémoire médiévale circulent, épars, des textes - d'Aristote à Quintilien, d'Augustin à Thomas d'Aquin, des Psaumes à Chaucer. Les auteurs les confrontent, les «rapiècent» in abstracto, avant de les coucher sur le vélin des manuscrits, selon des procédures parfois étrangement proches de nos manipulations informatiques.

Or, voici que le livre, à son tour, réactive l'appareil mnémonique, pointe dans la marge l'argument décisif (notae, tituli), accole texte et glose, suscite de nouveaux montages spéculatifs par l'efficience de la mise en page : «Le livre à la fois résulte de la mémoire et l'alimente.»

Telles sont quelques-unes des thèses de ce livre, qui a profondément renouvelé l'étude de la période. Mary Carruthers nous montre les grands intellectuels du Moyen Age (Anselme, Hugues de Saint-Victor, Albert le Grand, Thomas d'Aquin...) dictant, les yeux clos, à des scribes surmenés tout un patchwork de textes rangés dans leur memoria - d'où jaillit un nouveau savoir.

Images intempestives pour une époque, la nôtre, où la tyrannie de l'instant, la fragmentation de la durée, le harcèlement de la pseudo-nouveauté tendent à réduire l'efficacité heuristique de la réminiscence.

Biographie

Médiéviste, spécialiste renommée des arts de la mémoire, Mary Carruthers est doyenne de la faculté des lettres, des arts et des sciences de l'université de New York. Elle a publié plusieurs ouvrages dont le dernier, Machina memorialis. Méditation rhétorique et fabrication des images au Moyen Age a paru en 2002 aux éditions Gallimard.

Réimprimé huit fois en langue anglaise depuis 1992, le Livre de la mémoire a été traduit par Diane Meur, romancière, ancienne élève de l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm.