Collection(s) : Terres de traditions
Paru le 01/04/1994 | Broché 191 pages
préface Antoine-Dominique Monti
Le mazzeru est quelqu'un qui voit et qui entend ce que les autres ne peuvent voir ni entendre.
"Le mazzeru est un homme comme vous et moi, qui fait des rêves de chasse. Il se poste, en esprit, au gué d'un ruisseau. Il abat la première bête sauvage ou domestique qui vient à passer et qui est l'esprit d'un être humain. Après l'avoir tuée, il retourne la bête sur le dos. Il s'aperçoit, alors, que le museau de l'animal est devenu le visage d'une personne de sa connaissance, qui va mourir. Cette personne vivra trois jours au minimum ou un nombre impair de jours, et un an, au maximum. En effet, la bête tuée représentait son âme: c'est pourquoi, privé d'âme, son corps ne tardera pas à dépérir."
Ro.ccu Multedo
Tout jeune, Roccu Multedo compose des vers en langue française et en langue corse. Le vieux poète Ziu Santu découvre le jeune talent. C'est ainsi qu'en 1936, encore élève au lycée de Bastia, Roccu Multedo est lauréat des Jeux Floraux de Corse pour la poésie corse. En 1950, il reçoit, du Congrès des Ecrivains de France, le Prix Pierre Benoit de Littérature Régionaliste. En 1974, il reçoit le Prix Pétrarque. De 1956 à 1963, il est archiviste de l'Académie littéraire "Lingua corsa" et collabore à l'établissement du Lexique Français-Corse. En 1960 et 1961, il entreprend une campagne pour la réouverture de l'Université de Corte.