Le médium (au) cinéma : le spiritisme à l'écran

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 360 pages
Poids : 640 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-8257-1170-5
EAN : 9782825711705

Le médium (au) cinéma

le spiritisme à l'écran

de

chez Georg

Collection(s) : Emprise de vues

Paru le | Broché 360 pages

Public motivé

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préface Tom Gunning


Quatrième de couverture

Le médium (au) cinéma

Le spiritisme à l'écran

Comment expliquer les affinités électives entre le cinéma et le monde de l'au-delà ? Pourquoi insister sur le caractère spectral des images filmiques ? En vertu de quels critères le cinéma devient-il un vecteur de fantasmes liés à la communication avec les esprits ?

Le médium (au) cinéma entend répondre à ces questions en prenant comme point de départ non pas tant la figure du fantôme que celle du médium spirite, vu comme un média. L'étymologie du terme « médium » permet en effet d'envisager cette figure à la fois comme un intermédiaire ultrasensible entre le monde des vivants et des morts, et comme un appareil d'inscription et de transmission de données. Au cinéma, cette idée est transposée dans des films où le médium spirite opère tel un dispositif audiovisuel, une « machine-cinéma » capable d'intercepter des ondes invisibles, d'effacer les distances, de superposer les temporalités, de contourner la déchéance des corps et des choses. À l'occasion, le médium spirite devient le point d'origine d'un spectacle « multimédia » autour duquel gravitent quelques personnages récurrents (croyants et sceptiques, fantômes justiciers ou vengeurs, esprits maléfiques, parapsychologues exégètes). C'est pourquoi du médium (spirite) au média (technologique), il n'y a qu'un pas que les films contemporains franchissent volontiers, quitte à faire disparaître le médium au profit du média. Car bien que les technologies de (télé)communication aient toujours été investies de propriétés spectrales, le développement des cultures numériques contribue sans aucun doute à amplifier l'imaginaire du fantôme dans la machine, comme en attestent La Mort en ligne (2004), Pulse (2006) ou la franchise « Le Cercle ».

À partir d'une réflexion sur la polysémie du terme « médium », ainsi que d'une histoire croisée du cinéma et du spiritisme, cet ouvrage propose d'analyser la manière dont l'imaginaire spirite fait l'objet de représentations filmiques nourries par des discours (implicites ou explicites) sur les technologies d'enregistrement et de reproduction, et en particulier sur le cinéma qui devient, sous cet angle, une machine à fantômes particulièrement efficace.

Les études de cas sont tirées de films populaires qui se situent le plus souvent à l'intersection du merveilleux, de l'horreur et du mélodrame, et s'inscrivent sur un axe historique qui conduit du cinéma premier à l'époque contemporaine - Supernatural (1933), The Devil Commands (1941), Rendez-vous avec la peur (1957), 13 Fantômes (1960), Furie (1978), Ghost (1990), Sixième Sens (1999), Hypnose (1999), Intuitions (2000), Les Autres (2001), La Voix des morts (2005), L'Orphelinat (2006), Paranormal Activity (2007) ou Insidious (2010).

Biographie

Docteure ès Lettres, Mireille Berton est maître d'enseignement et de recherche à la Section d'Histoire et esthétique du cinéma de l'Université de Lausanne. Ses recherches portent principalement sur les rapports entre cinéma et sciences du psychisme (psychanalyse, psychiatrie, parapsychologie), avec un intérêt particulier pour l'histoire culturelle des spectateurs·trices. Elle est l'auteure de l'ouvrage Le Corps nerveux des spectateurs. Cinéma et sciences du psychisme autour de 1900 (L'Age d'Homme, 2015) et elle a notamment codirigé deux ouvrages collectifs : La Télévision du Télé-phonoscope à YouTube. Pour une archéologie de l'audiovision (Antipodes, 2009) et La Circulation des images : cinéma, photographie et nouveaux médias/Die Zirkulation der Bilder : Film, Fotografie und neue Medien (Schüren Verlag, 2018).