Collection(s) : Connaissance de l'inconscient
Paru le 27/03/1968 | Broché 224 pages
Freud a mis au jour chez l'adulte la névrose infantile. Mais qu'est-ce que la névrose de l'enfant ? Faut-il voir dans tous les troubles, souvent transitoires, de son comportement le signe d'une organisation proprement pathologique ? La psychanalyse a-t-elle quelque chose à nous enseigner sur la formation de la personnalité de tout enfant ? L'observation et le traitement d'enfants perturbés renouvellent-ils notre idée de la normalité ? C'est de ces questions de profane, trop souvent négligées par le psychanalyste, que part l'ouvrage d'Anna Freud.
Elle nous montre, en s'appuyant sur son travail de clinicienne poursuivi pendant quarante ans, à quel point les critères établis par une psychopathologie de l'adulte deviennent inadéquats (par exemple, des actes délictueux chez l'enfant ne font pas un délinquant), à quel point aussi le champ des troubles infantiles déborde, en variété et en extension, les catégories traditionnelles de névrose, psychose et perversion. Il faut donc faire intervenir d'autres critères, et Anna Freud, en se référant sans cesse à l'observation directe ou analytique, les trouve principalement dans les «inégalités des lignes de développement». On verra que ce qu'on appelle son point de vue génétique est plus complexe et nuancé que ne le supposent généralement aussi bien disciples que détracteurs.
Anna Freud, née à Vienne en 1895, morte à Londres en 1982, est la seule des six enfants de Freud à être devenue psychanalyste. Elle fut une des premières à entreprendre des analyses d'enfants ; dès 1926, elle donne un premier exposé de ses conceptions auxquelles Melanie Klein oppose les siennes. La controverse, qui se prolonge pendant des années, va marquer profondément le mouvement psychanalytique. En 1936, elle publie Le moi et les mécanismes de défense, dont cet ouvrage-ci constitue le prolongement, comme elle l'écrit dans l'avant-propos de l'édition française.
En 1938, Anna Freud se réfugie avec son père à Londres, où elle fondera en 1951 une clinique de psychothérapie infantile : la «Hampstead Clinic», qui est aussi un centre de formation et de recherches psychanalytiques de renommée mondiale.
