Le paganisme indo-européen : pérennité et métamorphose

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 266 pages
Poids : 412 g
Dimensions : 16cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782825115640

Le paganisme indo-européen

pérennité et métamorphose

de

chez Age d'homme

Collection(s) : Antaios

Paru le | Broché 266 pages

Public motivé

27.00 Indisponible

Quatrième de couverture

Cet ouvrage, composé d'études ponctuelles, se présente essentiellement comme un survol de l'histoire religieuse du continent européen, même s'il n'ignore pas les fondements communs avec les peuples indo-iraniens.

Partant du constat que le chamanisme se trouve à l'origine de la trifonctionnalité telle que l'a définie Georges Dumézil, l'auteur en recherche les sources aussi bien dans les relations qui peuvent s'établir avec les cultures sibériennes que dans la préhistoire du continent. En ce sens, le thème du cervidé fournit une première ligne directrice à cette étude, puisqu'on le suit jusqu'au Moyen Age chrétien. Possédant une ramure qui l'apparente au feu qui brûlait sur la tête des guerriers, dieu initiatique donc, le cerf fut très rapidement diabolisé par le christianisme qui tenta de lui substituer la notion d'ange gardien, comme cela est particulièrement reconnaissable dans le roman médiéval de Robert le Diable. Symbole du feu et de la lumière, il rencontrait son complément avec la fée des eaux, qui comme Mélusine, était seule susceptible d'éteindre sa vigueur, voire de «l'épouser». Tel est le sens de nombre de pèlerinages encore en vigueur actuellement, qui se clôturent par la bénédiction de sources. Animal chassé, conducteur d'âmes, il était le grand dieu Cernunnos des Celtes, dieu du cycle de la nature dont la caducité des bois symbolisait la mort et la renaissance. Dans ce contexte animalier, l'auteur s'applique donc à étudier les fondements chamaniques des traditions populaires liées au cycle naturel, et passe en revue des contes et chansons populaires aussi bien que des œuvres d'art. Les Madones de la Renaissance sont ainsi décryptées et replacées dans un discours où elles se révèlent être les «reines de Mai», véritables divinités de la nature régénérée.

A l'autre versant de l'année, les légendes et contes populaires mis en relation avec la mort de la nature montrent les contacts avec les esprits. C'est ainsi que sont analysés le conte célèbre de Riquet à la Houppe, où se lit l'histoire du roi des nains dévoreur de l'année, la chanson de Compère Guilleri, dans laquelle transparaît le thème germanique de la Chasse sauvage, ou encore la légende d'Orson, l'ours étant le symbole de l'année endormie.

Outre cette lecture calendaire, l'auteur s'applique à déchiffrer le rôle occultant du christianisme, et relève que nombre de légendes chrétiennes trouvent leur origine dans les traditions indo-européennes. L'histoire de saint Longin, centurion qui frappa le Christ sur la croix, est ainsi rapprochée de l'antique thème du dieu frappeur de l'arbre cosmique, acquérant ainsi le savoir suprême. Nombreux sont les thèmes abordés par le biais de la méthode comparatiste, qui révèlent derrière un vernis chrétien un ancien fonds païen qui demeure vivace, tel le décor de la cathédrale de Hildesheim, où transparaît encore la vieille mythologie germano-scandinave.

C'est ainsi tout le parcours de la tradition religieuse européenne, des origines à sa dévalorisation par le christianisme, qui est passé en revue dans cet ouvrage, servi par une érudition solide mais jamais lourde. Mais malgré le laminage chrétien, les thèmes éternels des cultures européennes n'ont pu être éradiqués, qui forment le fond de la structure mentale de l'homme.

Biographie

Jérémie Benoît est conservateur de musée. Spécialisé dans l'art de la Révolution et de l'Empire, il a mené parallèlement de nombreux travaux sur les traditions indo-européennes, particulièrement dans le domaine de l'art populaire. Collaborateur de la revue Antaios, il a publié en 1997 un ouvrage sur Les origines mythologiques des contes de Grimm (Ed. du Porte-Glaive).

Du même auteur : Jérémie Benoit