Collection(s) : Côté cinéma
Paru le 12/02/2002 | Broché 301 pages
Public motivé
Lynch, Bogart et Matrix, Tarantino et Face/Off, Fincher ou Laura... Et Sade.
Ce livre est un labyrinthe de fantaisie, une inquiétante broyeuse, une diagonale de fou : sur le dos d'un sujet farouche - le cinéma «néo-noir» américain contemporain et ses avatars -, souvent négligé par la théorie pour manque de consistance et par l'histoire faute de recul, émerge une pièce démontée, un inextricable mille-feuilles (une couche de peau, une couche de pellicule), une démonstration aporétique lumineuse de noirceur. En pointant les matières récurrentes et les composantes sadiennes communes à un sidérant corpus, au fil d'une écriture fracturée et de raccords cut, ce Palimpseste opère à vif (contamination et sutures) l'histoire des formes littéraires et filmiques ; il fait surgir de nouveaux rapports plastiques ou thématiques et rend à une large frange du cinéma, la plus dominante et proliférante, la part d'ombre qu'elle doit au maudit marquis - dont le texte obsédant est ici malignement déployé.
Sans avoir l'air d'y toucher (la contagion fait des trous inquiétants), voilà un essai qui, enfin, veut en découdre sans préjugés et rentre pour de bon dans la chair du cinéma américain contemporain, osant avec lui un corps à corps paradoxal, au propre et au figuré : aussi apparemment détaché et ludique que réellement périlleux et virulent.
Aspirant du FNRS attaché à l'université de Liège, Dick Tomasovic est un jeune (27 ans) et assez grand (Im98) chercheur en théorie et esthétique de l'audiovisuel. Il tâte de la vidéo digitale, publie des nouvelles et de la fiction, écrit un peu pour le théâtre, beaucoup sur le cinéma. En ébauchant notamment des projets de courts métrages irréalisables, il tente parfois de se déprendre d'une thèse de doctorat, en cours, sur l'esthétique de la mort dans le film d'animation.