Quatrième de
couverture
- Dis-donc, l'autre jour j'ai repensé à ton petit polar.
- Quel petit polar ?
- Celui que tu m'as raconté à ton retour de Bretagne.
- Ce n'est pas un polar, c'est ma vie.
- Ça pourrait faire un sacré film, dit-il tout excité.
- Te fiche pas de moi !
- Mais si, l'écrivain naïf ébloui par son premier succès,
le fils mal aimé adopté par un cinéaste de génie, le rêve en
technicolor, et puis la déveine, le truc qui fiche tout en l'air !
Je n'étais pas dupe, ce qui l'excitait c'était le parfum de
roman noir qui flottait sur les épisodes décisifs de ma jeunesse.
Il ne voulait plus en démordre :
- Le père joueur invétéré qui trouve le moyen de mourir
assassiné au moment précis où le succès frappe à ta porte. Et
toi, pauvre pantin, obligé, pour régler ses dettes, de disputer
des parties de golf organisées par des bookmakers véreux. La
cavale infernale du Cotentin au New Jersey dans un camping-car
déglingué. Un sacré film, je te dis !
J'aurais préféré en faire un sacré roman ! Seulement
voilà, toute cette histoire m'avait ôté l'envie d'écrire, donc de
vivre. Mais, alors que je me laissais mourir de froid un soir de
Noël, au fond du Bois de Boulogne, une femme a surgi...