Collection(s) : Mémoire vive : images du Livradois
Paru le 12/04/2017 | Broché 455 pages
Tout public
L'histoire économique d'une région, d'un terroir, d'un lieu, si elle a à voir avec les richesses naturelles de leur sol et de leur sous-sol, dépend avant tout de l'implication et de la participation active de leurs hommes et de leurs femmes à l'effort collectif de survie.
Cunlhat ne fait pas exception à la règle. Son artisanat primitif, lié à la présence de l'eau, a d'abord été celui des moulins à grain et à huile, à une époque où le nombre de bouches à nourrir était le triple d'aujourd'hui.
Mais sa ressource vivrière n'est pas venue uniquement de la prédisposition de ses terres aux céréales sous l'Ancien Régime et aux prairies naturelles et vergers au XIXe siècle. Leur adéquation à la venue du chanvre textile en a fait le lieu d'élection d'une pépinière de tisserands lançant la navette dans la moindre chaumière du canton, pour la confection des « étamines » et des « camelots », deux produits-clés de sa réussite commerciale aux XVIIe et XVIIIe siècles. À l'inverse, le peu d'étendue de ses bois et forêts, propriétés des nantis jusqu'à la Révolution, n'a permis que tardivement l'apparition d'un artisanat mécanique du bois à côté de celui, manuel, des fabricants de sabots, galoches, bâts, jougs et autres bacholles du cru.
Fort à propos, la découverte après 1850 de filons plombifères et argentifères à Auzelles puis à Cunlhat, ainsi que l'introduction du moulinage de la soie et du tressage des lacets, et enfin l'implantation d'un éphémère commerce de chapelets, ont assuré le passage du canton en douceur du XIXe au XXe siècle.
Né à Ambert en 1954, Jean-Louis Boithas s'est consacré très tôt à l'histoire locale et à l'ethnologie, avec une prédilection pour l'architecture rurale et l'archéologie industrielle. Membre de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand depuis 1973, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'ethnographie et les métiers traditionnels des régions de France aux Editions Créer, de même que de nombreux articles sur l'histoire économique ancienne de la vallée de la Dore parus dans diverses revues locales dont celle du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques du Livradois-Forez. Il a également donné des cours sur ces thèmes dans le cadre de l'Université Populaire de la Dore et organise régulièrement des conférences.