Collection(s) : Esthétiques
Paru le 07/03/1997 | Broché 254 pages
Public motivé
avec la collaboration de Université de Besançon | édition Françoise Chenet
Par ce geste inaugural, Gargantua fixe l'attitude du paysagiste : un éblouissement, un amour à partager, un sens à dévoiler. Ce qui implique un langage et donc un code qu'on redéfinira ou transgressera sans cesse avec cette tranquille certitude que le paysage résiste à toutes les manipulations. A certaines conditions que le colloque de Cerisy-la-Salle, "Paysages ? Paysage ?" - dont voici les actes - a tenté de préciser.
Si le paysage est le résultat d'une opération alchimique et ludique où le contemplateur dispose de la nature pour en dégager le sens, alors il n'y a pas un seul paysage consensuel et identitaire mais une pluralité de paysages correspondant à une pluralité de points de vue et donc de grilles sans lesquelles, ce paysage, cet absolu, ne serait pas. Né de l'invention de la perspective, le paysage ouvre, de fait, des perspectives infinies et apparaît plus que jamais comme l'espace de notre liberté.
Le parcours proposé conduit tout naturellement des pratiques sociales du paysage à cette jouissance de soi que procure la maîtrise (illusoire) du monde reflété par un beau paysage...
Jusqu'au moment où l'amateur de paysages se voit symboliquement mis à mort par tout ce que son regard a nié et rejeté hors cadre, hors grille. Le paysage est une vanité qui découvre en son centre ce qui le fonde et le ruine : l'amour de soi.
Françoise Chenet enseigne la littérature française à l'Université Stendhal-Grenoble III. Dans l'esprit du colloque de Cerisy, "Paysages ? Paysage ?" elle a fondé avec Augustin Berque, Michel Collot et Jacques Van Waerbeke une association pour le développement de la recherche et de l'action sur le paysage.