Collection(s) : Cultures du Brésil
Paru le 13/11/2002 | Broché 108 pages
traduit du portugais par (Brésil) Rafael Hime, Catherine Hugon, révisé par Véronique Basset
"Tout était bien rangé. Le secrétaire était énorme, avec ses deux parties latérales de cinq tiroirs chacune. Au milieu, sous le grand tiroir, un espace pour les jambes où je pouvais aisément me tenir assise. Je fis glisser deux autres tiroirs. Dans des dossiers bleu clair, il y avait d'autres lettres et des papiers. Froidement, sans hâte, j'ouvris encore un tiroir et fouillai dans les papiers. Avec la précision du voleur. Avant même de reconnaître sur les coupures de journaux collées sur chaque feuille de ce gros dossier sombre la photographie de mon père, je m'arrêtai, étourdie. Les lettres, brutales, fusaient du papier jauni comme un coup de poing : "L'assassin". Je lus une, deux, trois fois. Pas d'erreur. Ce n'était pas la chaleur, ce n'était pas un cauchemar. Il était là, dans le dossier, sur le tapis : L'assassin. Et le nom de mon père..."
Le 15 août 1909, Euclides da Cunha, un des plus grands écrivains de la littérature brésilienne, est tué d'un coup de revolver par un homme qui se défend. Destin tragique, pour la victime autant que pour celui qui fut l'instrument de la mort, le propre père de Dirce de Assis Cavalcanti.
Dirce de Assis Cavalcanti, née à Castro dans l'Etat du Paraná, a vécu plusieurs années à Paris. Romancière, poète, sculptrice, peintre, traductrice de l'espagnol, de l'anglais et du français, elle a elle-même été traduite en espagnol. Le Père a déjà connu cinq rééditions au Brésil.