Collection(s) : La bibliothèque des classiques
Paru le 08/11/2017 | Relié sous jaquette 365 pages
préface de l'auteur
Daniel Eyssette, enfant pauvre, est le seul élève de sa classe à porter une blouse. Le maître ne l'apostrophe que d un négligent « petit Chose ». Les brimades continuent au collège de garçons où, suite à la ruine de son père, il est contraint d'accepter une place de surveillant. Mais il ne songe qu'à rejoindre son frère, à Paris, pour y vivre de ses poèmes...
Esquissé en deux mois de l'hiver 1866 lors d'un séjour dans sa Provence natale, Le Petit Chose est une « sorte d'autobiographie » où Daudet, saisi de nostalgie, faisait entendre un écho romancé de sa jeunesse. « Oui, dira-t-il plus tard, c'est bien moi, ce petit Chose obligé de gagner sa vie à seize ans dans cet horrible métier de pion, et l'exerçant au fond d une province qui nous envoyait de grossiers petits montagnards m'insultant dans leur patois cévenol, brutal et dur. Livré à toutes les persécutions de ces monstres, entouré de cagots et de cuistres qui me méprisaient, j'ai subi là les basses humiliations du pauvre... »
Fils de tisserand, Alphonse Daudet voit le jour à Nîmes, en 1840, et passe le plus clair de son enfance dans le village gardois de Bezouce. À neuf ans, il entre au lycée Ampère de Lyon, où sa famille s'est installée. La faillite de la fabrique paternelle, en 1855, l'oblige à devenir « pion » au collège d'Alès : expérience douloureuse racontée dans son premier roman, Le Petit Chose (1868). Entretemps, il mène à Paris une vie de bohème, fréquente l'entourage de l'impératrice Eugénie et se fait engager comme secrétaire du duc de Morny, demi-frère de l'empereur. À sa mort en 1865, il embrasse une carrière de journaliste et d écrivain. Les Lettres de mon moulin (1866), recueil de « chroniques provençales », feront sa gloire. D'ambitieux romans (Le Nabab, Les Rois en exil) ne diminueront pas les extraordinaires talents de conteur déployés dans les Aventures de Tartarin de Tarascon (1872) et les patriotiques Contes du lundi (1870). Handicapé depuis l'âge de 17 ans, il meurt en 1897 d une maladie de la moelle épinière.
