Paru le 23/02/2017 | Relié 471 pages
traduit du polonais par Jean Nittman
En ce XIe siècle avant notre ère, le quatrième fils du pharaon Ramsès XII reçoit en héritage la promesse du trône de Haute et Basse-Égypte. Humbles et puissants se réjouissent : ce jeune homme de vingt-deux ans est « robuste comme le boeuf Apis, courageux comme un lion et sage comme les prêtres eux-mêmes ».
Lourde charge toutefois pour ce fougueux chef de guerre que l'avenir d'un empire en déclin, menacé sur ses frontières, dont les richesses sont canalisées au profit du Temple et qui sécrète ses propres venins dans les coulisses du pouvoir.
Malgré l'aide de ses fidèles amis - Tutmosis, son cousin ; Patrocle, le chef des armées ; Hiram, le banquier phénicien et Pentuer, son guide spirituel -, celui qui fait désormais figure de réformateur sera bien souvent déchiré entre sa volonté et les affaires de l'État.
Événement quand en 1897 le Polonais Prus publiait son Pharaon : il faisait connaître l'Égypte ancienne, à l'époque quasi ignorée. Prus lançait aussi alors un genre littéraire nouveau : dans un cadre rigoureusement exact au plan historique, il faisait évoluer des personnages inventés. Tel ce Ramsès XIII.
Un roman très dense et très « vrai ». Un classique du roman historique et d'aventure.
L'Alsace
Né en 1847 dans une famille de noblesse appauvrie, le Polonais Boleslaw Prus eut une jeunesse marquée par l'échec de la révolution de 1863 contre les Russes. Il s'arma donc de sa plume, partisan d'une transformation démocratique de son pays, encore féodal sous bien des aspects.
Des articles de journaux, un grand nombre de nouvelles, et Boleslaw Prus avait acquis une audience suffisamment large pour se tourner, à partir de 1872, vers le roman. Il publie en 1887 L'Avant-poste, en 1890 Les Émancipés. Le Pharaon, malgré le « dépaysement », ne fait exception aux aspirations de l'auteur puisque Boleslaw Prus a trouvé dans l'Égypte du XIe siècle avant notre ère un support solide pour évoquer en filigrane les déchirures de son propre pays.
