Paru le 01/03/2018 | Broché 126 pages
Le Plancher, c'est l'histoire d'une famille qui bascule dans la folie. 1930, Joséphine et Alexandre quittent le nord de la France pour s'installer dans une ferme des Pyrénées.
Joséphine : deux frères à l'asile, ne s'entend avec personne, ne s'entend pas. Quatre enfants viennent au monde : Paule, Simone, Mortné et Jean. Jean sera toujours Jeannot, l'enfant tourmenté, le fragile, le sensible. Il s'engage en Algérie pour ne pas travailler là, dans la ferme familiale, avec le père. Puis il reviendra, comme il pourra, sans plus être tout à fait le même ni un autre. Il retrouve le huis-clos familial, s'y engouffre pour ne plus jamais le quitter.
« Les années avancent et avec elles les coups de hache, les éraflures, les entailles, les éviscérations. Les années avancent et elles essaient, les filles, de courir insouciantes, d'étudier bienveillantes, de grandir, turbulentes. Les années passent et Jeannot tente de comprendre et d'apprendre, d'aimer et de parler. Les années passent et les parents poursuivent l'oeuvre de destruction, souterrainement aidés par les Deux-cents qui n'en finissent pas de maudire, de cracher, d'envier. »
Jeannot assistera, participera à tout. Les morts, les crimes, les enterrements. Jusqu'au bout, jusqu'à la fin, il gravera à la gouge et au marteau sur le plancher de sa chambre l'histoire du délire familial. Il est là pour ça. Comprenne qui pourra.
Le « plancher de Jeannot », exposé sur un mur d'enceinte de l'hôpital Sainte-Anne à Paris, est aujourd'hui visible par tous.
Car ceci est une histoire vraie, fouillée de l'intérieur par la langue dont use Perrine Le Querrec pour formuler l'indicible, l'innommable.
Perrine Le Querrec est née à Paris
en 1968. Après une licence de lettres
modernes et une maîtrise d'histoire de
l'art à l'université Paris I, elle s'établit
comme recherchiste indépendante.
Ses rencontres avec de nombreux artistes
et sa fréquentation assidue des archives
de toute nature nourrissent sa propre
création littéraire et pluridisciplinaire.
Elle publie son premier roman, Coups
de ciseaux, en 2007, mais c'est avec son
deuxième, Jeanne l'Étang, qu'elle rend
compte de son ancrage profond dans
la recherche documentaire (archives
d'hôpitaux psychiatriques en l'espèce).
Chacun de ses livres explore la langue et
les archives du monde afin d'en extraire
une recherche poétique spécifique.
Elle a été la marraine de la première
saison de la Factorie, maison de Poésie
en Normandie, en 2015-2016.
En septembre 2016, elle est lauréate du
Prix du Premier recueil de6 la Fondation
Antoine et Marie-Hélène Labbé pour son
recueil de poésie La Patagonie.
Trois de ses livres, Bec et Ongles, Le prénom
a été modifié, Ruines, ont été mis en scène.