Collection(s) : Littérature grand format
Paru le 31/01/2013 | Broché 220 pages
roman traduit du chinois par Yvonne André
Titi, petite poupée au mince visage de porcelaine, vive et effrontée, passe des mains d'un homme à un autre, en un chassé-croisé amoureux où chacun se désire, se fuit, se blesse, se retrouve dans les nuits de Shanghai. Ateliers d'artistes au bord de l'eau, galerie d'avant-garde, fêtes et lieux à la mode. Loin d'être un décor, Shanghai est le coeur flamboyant de l'intrigue, la nuit y est plus brillante que le jour, la vie s'y épanouit plus librement, imprévisible, excessive, mystérieuse.
Ces personnages ont parfois un appétit de vivre si insatiable que le réel ne peut suffire à le satisfaire, seuls l'art, l'imaginaire, peuvent le faire car ils sont sans limites. Leur abandon aux forces fantasques de la vie s'accompagne d'un besoin de comprendre ce qui leur arrive. C'est ainsi qu'aux émotions et à la sensualité qui les traversent répond en miroir une réflexion sur la nature de l'art, l'illusion des apparences, le passage du temps.
Puis, les lumières de la nuit éteintes, on découvre que la main du magicien est passée par là, puis repartie.
Née en 1954, Wang Anyi compose depuis 1976 une oeuvre riche de nouvelles, romans et essais, couronnée par de nombreux prix littéraires. « J'appartiens à cette sorte de gens qui agissent peu et pensent beaucoup, raconte-t-elle. Quand je me mets à écrire, moi qui ai une vie simple, j'ai le sentiment d'une existence très riche. Je continuerai à écrire, toute la vie, bien sûr. Je n'ai rien d'autre à faire. Aucun intérêt pour le reste » (Libération, 29 juin 2006).