Collection(s) : Le cabinet de lecture
Paru le 24/10/2006 | Broché 331 pages
Tout public
traduit de l'américain par Philippe Bonnet et Arthur Greenspan
Le poète mourant
« Méticuleuse, exhaustive, révélatrice, la chronique par Ernst Pawel des huit dernières années de Heine à Paris, cloué sur ce qu'il appelait son " matelas-tombeau " (on pense, par comparaison, au " radeau-lit " de Colette), décrit un homme qui est tout sauf vaincu. Dans le regard plein de compassion de Pawel, Heine est plusieurs choses à la fois : animal politique, ami fidèle ou infidèle, polémiste, amant et, toujours, poète ; la maladie qui le tenaille et le pousse à écrire des vers rageurs confère aussi à sa poésie une profondeur et une portée qui ne se manifestaient pas avec autant d'évidence dans sa jeunesse. Nul doute que la proximité de la mort ne concentre la vision d'un poète. [...]
Il se peut que la mort rapide et dramatique d'un poète (Lord Byron combattant pour l'indépendance de la Grèce, Nerval se pendant à un réverbère parisien) soit plus facile à célébrer qu'une agonie prolongée (Rimbaud gagné par la gangrène tout au long de son voyage d'Abyssinie à Marseille, Oscar Wilde mourant " au-dessus de ses moyens " dans une chambre d'hôtel tapissée d'un papier affreux). Quoi qu'il en soit, avec ou sans compassion, la chronique de la mort de Heine (mourant comme Aristote et comme les roses) constitue, sous la plume de Pawel, un digne mémorial au plus éternel des poètes allemands. »
Alberto Manguel
(extrait de la postface)
Disparu en 1994, Ernst Pawel est né à Breslau (Pologne) en 1920. Sa famille émigre aux Etats-Unis en 1933. Il est notamment l'auteur d'une prestigieuse biographie de Kafka, Franz Kafka ou le Cauchemar de la raison (Le Seuil, 1988 ; coll. « Points », 1996), et de Theodor Herzl ou le Labyrinthe de l'exil (Le Seuil, 1992). En octobre 2006 paraît également un texte autobiographique, Ma vie dans les années noires, aux éditions Flammarion.